Premier essai de saponification à froid
C’est ma première tentative de fabrication de savon par la méthode de saponification à froid. Plutôt que de partir d’une recette trouvée sur Internet, j’ai essayé d’en réaliser une à partir de zéro. La méthode est plutôt simple, j’ai utilisé le calculateur Soap Home Made et testé différentes combinaisons de matières grasses jusqu’à ce que (presque) toutes les Propriétés du savon soient au vert.
Le résultat obtenu est le suivant :
Ingrédient | Quantité |
---|---|
Huile d’olive | 500 g |
Huile de coco | 305 g |
Huile de ricin | 100 g |
Huile d’amande douce | 55 g |
Eau déminéralisée | 294 g |
Hydroxyde de sodium (99 %) | 132,3 g |
Ce qui donne dans le calculateur le résultat suivant :

Le surgraissage de ce savon est de 8 %.
Préparation du savon
Attention ! Il ne s’agit pas d’un guide de fabrication de savon mais d’un retour d’expérience. Ne tentez pas d’en fabriquer vous même si vous n’avez pas d’expérience dans ce domaine. Pour plus d’informations à ce sujet, voir par exemple le site d’Aroma Zone.
De la soude est préparée en mélangeant l’eau déminéralisée et l’hydroxyde de sodium. La dissolution est fortement exothermique et a tendance à émettre des vapeurs corrosives, elle a donc été préparée dehors et laissée telle qu’elle revenir à température ambiante.
L’huile de coco est placée dans un saladier en verre sur bain-marie et laissée fondre, puis les autres huiles sont ajoutées. Le mélange obtenu est laissé revenir à l’ambiante. Le mélange d’huile est alors vert limpide, principalement à cause de l’huile d’olive.
La soude est versée en totalité dans le saladier contenant le mélange d’huiles. On observe presque immédiatement se former un voile opaque à l’interface eau/huile, ce qui suggère que la réaction de saponification est en train de se produire à cet endroit.
Le système est agité vigoureusement à l’aide d’un mixeur plongeant, jusqu’à former une émulsion stable appelée trace1. Au fur et à mesure que la réaction de saponification se produit, le mélange s’épaissit. Dans mon cas, obtenir la consistance de la mayonnaise n’a pris que quelques minutes, beaucoup plus rapide que ce que je pensais.
La dernière étape consiste à placer le savon dans un moule, ici un moule à cake en silicone. Plus facile à dire qu’à faire avec une pâte aussi épaisse, le transvasement s’est fait à la spatule, en incorporant pas mal d’air au passage. Après remplissage du moule, la pâte est filmée au contact ; cela évite qu’elle ne sèche en surface et que la soude ne réagisse avec le CO₂ de l’air.
Démoulage et découpe
La réaction de saponification est rapide, même lorsqu’elle a lieu en émulsion. Elle est supposée complète après 24 à 48 h2. Après 48 h donc, démoulage du savon et découpage en 9 parts à peu près égales, soit environ 150 g la part avant séchage. Le bloc de savon est déjà dur, mais reste facile à couper au couteau. On peut voir sur la photo ci-dessous l’effet d’une pâte trop épaisse : des blocs au contour irrégulier.

Savons en cours de séchage.
Sans soude restante, le savon est utilisable immédiatement, mais il s’usera vite et sera agressif pour la peau3. Les parts sont placées verticalement à l’air libre pendant 4 semaines, dans une pièce bien ventilée. Durant cette période, l’eau s’évapore, le savon cristallise et durcit4. Les anglo-saxons parlent de soap curing. La cristallisation est très lente, certaines sources indiquent que pour un savon à haute teneur en oléate (ici dû à l’huile d’olive) elle peut prendre 6 mois à un an !5
Résultats
Après 4 semaines, le savon obtenu est assez dur. La couleur n’a pas trop évolué et reste sur un jaune-vert pâle. À l’usage, il fait l’affaire, mais a tendance à assécher la peau.
Selon les sources, cela peut provenir de la haute teneur en coco et de la période de cure trop courte. En attendant de re-tester le savon l’année prochaine, le prochain savon sera réalisé avec une faible quantité d’huile de coco.